• DU MIEL SUR MA BRIOCHE

     

    Du miel sur ma brioche et cinq sous dans ma poche,

    je m'en allais ravie, sereine au son des cloches.

    J'étais sur le parvis et j'attendais que rentre

    à nouveau dans mon coeur, un grand souffle béni.

     

    J'étais très impatiente, n'en pouvais plus d'attendre.

    Je piétinais sur place, tandis que fondait la glace,

    des années de galère, où mon esprit errant

    se perdait très souvent.

     

    Alors que dans les airs, une odeur de marrons

    réchauffait ma douce âme,

    au dedans brillait la flamme

    de rouges lumignons.

     

    Enfin, les portes s'ouvrent, ébahie je découvre

    une église remplie de lumières jolies.

    Tandis qu'à l'unisson, reprenions la chanson

    du tout petit Jésus, qui n'est pas apparu,

    à nos yeux fatigués, d'avoir du trop veiller.

     

    Je m'asseyais légère, comme un bouchon de liège,

    qui flottait sur la mer, paisible et si claire

    et je fermais les yeux, en un songe joyeux,

    où mon âme exquise, caressée par la brise,

    se délecte un instant, d'être ce petit enfant.

     

    Du miel sur ma brioche et cinq sous dans ma poche,

    je m'en allais ravie, sereine au son des cloches.

     

     

     

     

     

     


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  • L'HOMME-PAPILLON

     

    Il marchait silencieux, un air un peu sauvage.

    Il baissait trop les yeux, en portant les bagages,

    de cette femme si fière, qui lui donnait la fièvre.

    Il avançait lentement, semblant défier le temps.

     

    Juste le temps d'un regard, qui semblait éperdu.

    C'était dans une gare, ou peut-être une rue.

    Un homme asiatique, sans attaches et sans âge:

    "Surtout pas de panique. Il ne faut pas qu'elle se fâche!".

     

    Jusqu'où sont-ils allés, à l'autre bout de la ville,

    dans une autre contrée ? Question bien trop futile.

    Qu'est-il donc advenu, de cet homme-mystère ?

    Est-il donc retenu, par cette femme amère ?

     

    D'où vient-il donc ? D'un pays de mousson,

    sûrement de rizières, suffocante atmosphère.

    Où va-t-il donc ? Nul vraiment ne le sait.

    Pourtant, jurons qu'il se soit envolé.

     

    L'homme-papillon, cocon ou chrysalide.

    Douce apparition, sous un ciel trop livide.

     

    L'homme-papillon a déployé ses ailes.

    Les valises sont tombées: sa vie s'est fait plus belle.

     

    L'homme-papillon a oublié sa charge

    et la femme cruelle, en a pleuré de rage.

     

     

     

     

     


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  • Il disait

     

    Il disait: "J'apprendrai le français, je me ferai accueillir, je me ferai respecter".

    Il rêvait d'honneurs et de gloire, de coupes e champagne, bues dans la baignoire.

    "Je serrerai les poings, je serrerai les dents et je sourirai, de force le plus souvent.

    Mais qu'importe le coût, puisqu'ils m'accepteront. J'irai jusqu'au bout, ce sera ma mission."

     

    Il s'est rasé la barbe et même les cheveux. Il a changé d'habits et à renié Dieu.

    Il a fait son chemin et quelque en soit le prix, la force qui le tient, l'a rendu célèbre aujourd'hui.

    Il reconnait à peine ceux qu'il avait aimé. Il cache bien sa peine, lui fait un pied de nez.

    Il ne traîne plus ses grolles, il marche d'un bon pas. Il peine à reconnaitre ceux qui l'appellent "papa".

     

    Qu'est-il donc devenu,lui, le fils d'immigré ? Qu'est-il donc advenu de ses anciens secrets ?

    Il livre tout en vrac, il donne tout en bloc et si un rien se détraque, il baisse vite son froc.

    Il disait: "J'apprendrai le français" et maintenant, il se met à l'anglais,

    pour être un Monsieur, pour faire le cador, il a renié le passé qui lui faisait du tort.

     


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  • Bonjour les amis du blog !

    voici, enfin, un nouveau poème.

     

    Dans ma cité.

     

    Dans ma cité, il y avait un éléphant en béton.

    Il y avait quelques filles, mais aussi des garçons.

    Il y avait une cour d'école, avec des platanes dedans.

    Il y avait un jardin, mais il n'était pas grand .

     

    Dans ma cité, il y avait une autre cité dite blanche.

    Il y avait de l'amitié, pour ne pas que l'on flanche.

    Il y avait une toute petite épicerie,

    des copains et copines qui venaient le mercredi.

     

    On regardait la télé, à l'époque c'était plus marrant.

    Le week-end on partait à la campagne, voir les grands parents.

    Adolescents, on flirtait, cachés dans les garages.

    A Sesquières, il y avait comme un semblant de plage.

     

    C'était une cité, quelque peu ouvrière.

    Les gens étaient simples et ne faisaient pas de manières.

    On s'entendait bien, quelles que soient nos origines.

    Dans les escaliers, on sentait de la bonne cuisine.

     

    Dans la cité où j'ai vécu, jusqu'à mes vingt quatre ans,

    je pouvais du balcon, voir les sommets blancs.

    On entendait certains soirs, la musique des concerts

    Et mon oncle allait au rugby, accompagné de mon père.

     

    Et quelles que soient la galère, les disputes des parents,

    les petites misères, les bagarres des enfants,

    je garde en souvenir les murs de la cité

    et ce coin de Toulouse où tel un grain, j'ai poussé.

     

    Pascale Daguin-Mahé dit Pacou

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Bonjour.

    Voici une nouvelle poésie.

     

    J'aurais sûrement pu mieux faire.

     

    J'aurais sûrement pu mieux faire,

    sûrement t'aimer un peu plus,

    t'apporter des jours de lumière

    et éclairer tes points de vue.

     

    J'aurais pu embellir tes rêves,

    caresser ta peau sans refus,

    répondre à tes attentes sans trêves,

    me dévoiler encore plus nu.

     

    J'aurais pu être plus fidèle,

    être tout rempli d'attentions,

    faire attention à ce que s'élèvent

    tous tes désirs, sans frustration.

     

    J'aurais tellement voulu, je n'ai pas su,

    je n'ai pas voulu, pas assez cru,

    j'aurai sûrement dû, ais-je tout perdu?

    Tout est-il fichu?

     

    Dois-je dire pardon? Faire sans façon,

    ne plus avancer, à reculons.

    Puis-je tout effacer? Tout réparer?

    Ais-je le droit, encore d'essayer?

     

    J'aurais sûrement pu mieux faire,

    s'il te plait tend vers moi tes mains,

    ouvre tes bras et tes mystères,

    de tout cela, j'en ai besoin.

     

     

     

     


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