• ME LEVER TOT

     

    "Tu te lèves bien tôt" m'a dit le chat, tout alangui sur mon sofa.

    "Tu te lèves bien tôt" m'a dit l'insecte, voulant entrer par la fenêtre.

    "Tu te lèves bien tôt" ont dit les écureuils, restant patiemment sur le seuil.

    "Tu te lèves bien tôt" m'a dit le soleil, tout engourdi par le sommeil.

     

    Je me lève tôt car j'ai envie de voir s'envoler la nuit.

    De ses grandes ailes froides et sombres,

    je veux voir s'éloigner les ombres.

    Je veux entendre le chant des oiseaux,

    qui se réveillent au plus tôt.

    Je veux voir le soleil rougir et sentir sa chaleur venir.

    Je veux voir la rosée du matin,

    perler les fleurs de mon jardin.

    Je veux entendre le bruit des camions,

    sur la route, derrière la maison.

     

    La vie reprend alors son cours.

    Je me lève tôt et le chien accourt.

    Je me lève tôt et sans aucune façon,

    je reprend l'air de ma chanson.

     

     

     


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  • TOUT MAIS PAS DANS TON SILENCE

     

    Tout mais pas dans ton silence,

    je me plongerai dans l'eau glacée.

    Tout mais pas dans la démence,

    un silence enfiévré.

     

    Tout mais pas dans ton silence,

    je volerai loin des sommets.

    Tout mais pas en turbulence,

    un silence enivré.

     

    Tout mais pas dans ton silence,

    des kilomètres à marcher.

    Tout mais pas comme une offense,

    un silence empesé.

     

    Tout mais pas dans ton silence,

    un chagrin à ravaler.

    Tout mais pas une sentence,

    un silence bien pesé.

     

    Tout  mais pas dans ton silence,

    sans un cri, sans un regret.

    Tout mais pas une créance,

    un silence sans arrêt.

     

    Je m'essoufflerai à plonger sans fin,

    à voler là-haut, où il n'y a plus rien.

    A marcher pour faire fuir mon chagrin,

    à crier tous les regrets que plus rien ne retient.

     

    Tout mais pas dans ton silence,

    perdue dans la fuite des jours

    et ces nuits qui se balancent,

    sans espoir de ton retour.

     

    Tout mais pas dans ton silence,

    je veux encore croire en l'amour,

    arrêter de faire pénitence,

    entendre ta voix alentours.

     

     

    Pascale Daguin-Mahé dit Pacou


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  • LA PAIX UNIQUE

     

    J'ai longtemps chahuté à effrayer la paix.

    La paix si fragile, si sage, unique.

    J'ai longtemps chahuté à effrayer la paix.

    La paix douce et belle, drapée dans sa tunique.

     

    La paix ne m'en a pas voulu,

    elle, si pudique.

    Mais elle est tombée des nues,

    prise de panique.

     

    Moi, j'ai chahuté tant que j'ai pu,

    j'ai mis à fond de la musique.

    Dans les rues, je me suis promenée nue.

    En dansant, déchainée, sur des rythmes hystériques.

     

    La paix ne m'en a pas voulu,

    toujours prête à me rendre service.

    Elle a fait vraiment tout ce qu'elle a pu,

    pour m'empêcher de commettre l'injustice.

     

    La paix douce et belle, si sage, unique,

    a tôt fait de se brûler les ailes,

    elle si fragile, toujours si pudique.

     

    Elle m'a pourtant tout pardonné,

    jusqu'à effacer les traces de mes méfaits.

    Puis, elle s'est blottie, tout au creux de mon lit.

     

    Et moi épuisée, par tous ces excès,

    n'ai pas pu me résigner, à la voir s'envoler.

    Je l'ai garder tout contre mon coeur:

    la paix m'a redonné le goût du bonheur.

     

     


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  • LA TENDRESSE ECLOSE

     

    Mon coeur a la chance de se régénérer.

    Il mène la danse et est prêt à aimer.

    La tendresse éclose, qui telle une rose

    ne prend jamais repos, ni aucune pause.

     

    Vais-je me perdre dans les torpeurs célestes?

    Dans celles qui attestent que l'on fait le bien?

    Vais-je me perdre pour tout le temps qui reste?

    Sans même un seul geste, sur le droit chemin?

     

    Attente peu sûre. Ce qui me rassure,

    c'est ce doux moment, paré de diamants,

    où la joie flamboie, quand auprès de toi,

    je me sens revivre: je suis enfin libre.

     

    Mon coeur a cette chance de se régénérer.

    Il mène toujours la danse et est prêt à aimer.

    La tendresse éclose, qui telle une rose,

    ne prend jamais repos, ni aucune pause.

     

     

     


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  • LA BICHE

     

    La biche bondissant se joue du crépuscule.

    Les jours finissants font que les dangers reculent.

    Habile elle se fond. Subtile, dans le décor.

    Elle va rejoindre très vite le cerf et ses beaux cors.

     

    La biche bondissant se joue bien de la nuit.

    Elle a caché tout près, le faon, son petit.

    Elle scrute l'horizon et hume l'air ambiant.

    Elle a fait des réserves de feuilles et de glands.

     

    Qu'elle est belle la biche! Qu'elle est douce aussi.

    Presque irréel est ce tableau de nuit.

    Je m'en irai le peindre, dès que le jour viendra:

    je ne sais pas signer, je mettrai une croix.


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